
Situé à Saint-Quentin-en-Tourmont, le Parc ornithologique du Marquenterre n’est qu’à douze kilomètres de Fort-Mahon-Plage et du golf de Belle Dune…
«Le Golf de Belle Dune a été réalisé dans l’un des plus beaux massifs dunaires européen. Un ensemble écologique unique. Le chemin que vous allez emprunter jouxte des pannes humides d’une rare qualité qui permettent de préserver des éléments rares de la biodiversité. Il est possible de les protéger tout en pratiquant des activités de plein air. Touchez les avec les yeux et surtout ne laissez pas votre empreinte.»… C’est un panneau tout simple, avec texte en français et en anglais. Il ouvre le chemin sablonneux aux accents sauvages menant vers le tee n°13. Il faut s’arrêter. Et lire. Même si à ce stade du parcours, on a déjà mesuré par soi-même le côté exceptionnel de ce site de Belle Dune.
Ouvert en 1993, sous l’impulsion du Syndicat Mixte Baie de Somme-Grand Littoral Picard, le parcours s’inscrivait dans une double volonté locale: Préserver une partie du littoral entre Quend-Plage et Fort-Mahon-Plage, tout en valorisant l’espace naturel formé par les dunes du Marquenterre. Et quoi de mieux que la création d’un golf écologique pour assurer la protection de cette bande côtière de 100 hectares en réfléchissant à une dynamique touristique grâce à un village de vacances doté d’un grand aquaclub? Avec la Baie d’Authie au nord et la Baie de Somme un peu plus loin au sud, le tracé pensé par l’architecte Jean-Manuel Rossi chemine avec discrétion aux confins du Parc du Marquenterre et de sa fameuse réserve ornithologique.
Jouer avec ses oreilles…
Les réserves naturelles n’ayant aucune frontière fermée, qui sait si une grèbe huppée, un fuligule milouin ou un garrot à l’oeil d’or ne se sont pas échappés de leur parc quatre étoiles? Peut-être sont-ils en week-end ici, tout en haut d’un pin maritime? A considérer le swing du golfeur, ce drôle de battement d’aile latéral, avec leur bec ironique? Belle Dune se joue aussi avec les oreilles. Il y a toujours un chant, un cri ou un pépiement inconnu, qui sortira d’une de ses hautes dunes ou de derrière un buisson. Eric Balédent, le directeur du golf (lire par ailleurs son portrait), confirme que ses amis ornithologues se délectent parfois de trouver ici telle ou telle espèce rare qu’ils pistent d’ordinaire du côté du Marquenterre.
Au delà de la plume, il y a… Le poil ! Car au par trois n°14, un joli petit coup en descente, le golfeur pas trop bruyant se verra accueilli par une famille de chevreuils, spectateurs légers qui traversent le fairway en bondissant quasiment sous ses pieds! Une distraction sans conséquence tant le trou est amical et autorise le plaisir d’un par ou d’un birdie juste après le show des animaux. Belle Dune, c’est aussi le corps à corps avec les pins maritimes, comme au par trois n°3: un amusant lob long par-dessus trois vénérables individus à haute stature et grandes aiguilles pour atteindre le drapeau planqué juste derrière. Vient ensuite la majesté du n°9, dans une arène naturelle magnifique, puis la remontée du n°11, avec ses cinq bunkers d’herbe. Et toujours, des départs ou des greens en belvédère et des conditions de sol remarquables en hiver, puisque le sable dunaire a son petit effet draînant.
Participer de « l’Eco-Golf »…
Rien d’étonnant à ce que les connaisseurs parlent, pour ce parcours situé dans le département de la Somme mais qui fait bien partie des onze 18 trous référencés sous le label «Golf en Côte d’Opale», d’un «excellent rapport qualité/prix». Peut-on parler ici d’éco-golf ? C’est en tout cas dans cet esprit de protection de l’éco-système que la région a lancé le projet. Un million d’oyats, ces fines graminées de la famille des Poacées, sorte de chevelures blondes sur les dunes dont elles fixent le sol avec beaucoup d’efficacité, y ont été plantées. Ce sont aussi les eaux recyclées de Fort-Mahon-Plage et de Quend-Plage (après recyclage et épuration) qui humidifient greens et fairways. L’utilisation de produits phytosanitaires se veut, elle, la plus réduite possible…
Quant à la «dynamique touristique» voulue en même temps pour le site par le Syndicat Mixte Baie de Somme, elle s’est incarnée au travers de deux entités qui jouxtent le petit clubhouse du milieu des dunes: d’abord l’Aquaclub, un centre aquatique (toboggan, piscine à vagues, etc…) ouvert huit ans plus tôt, en 1985, et un «éco-village» Pierre et Vacances de 525 logements dont les dernières petites maisons aux tons pastels sont en cours d’achèvement autour de plusieurs plans d’eau où le loisir est roi. Les enfants et les familles y trouvent un cadre et des activités ludiques; les golfeurs purs et doux se concentreront, eux, sur le chemin des pins, des dunes, des oiseaux et des chevreuils, là où l’on joue avec ses oreilles et où on touche avec ses yeux.
Nathalie Vion pour la ffgolf